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Ronsard, en leur nouveauté, ont éveillé les échos des spacieuses salles, se sont envolés parmi le murmure des feuilles. Mais ce sont, pour la plupart, des vers de commande et de circonstance. Où est, en tout cela, ce que nous voulions trouver : un souvenir mélancolique, empreint de rêverie et parfumé de nature, où se profilent des silhouettes d’arbres dans les lointaines perspectives, où rêve, un peu triste, un inentendu gazouillis d’eau vive ?

Voici.

Le premier livre des Poèmes de P. de Ronsard contient plusieurs morceaux dediez à tres-illustre et tres-vertueuse Princesse Marie Stuart, Royne d’Escosse, Marie Stuart, après la mort prématurée de son époux, a dû quitter le doux et cher pays de France où elle ne fut reine qu’un moment, et renoncer à la vie claire et facile qui lui convenait tant ; elle est rentrée dans sa rude contrée, et se débat au milieu d’hommes grossiers et de laides intrigues, si déjà elle n’est dans les prisons d’Elisabeth d’Angleterre. Ronsard, qu’elle aimait, sait qu’elle souffre là bas. Et quand il l’évoque en sa