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ses compositions, qui n’estoient pas à mon avis bien escrites, et d’un Génie qui fust heureux, encore qu’il fust d’une race toute pleine de beaux esprits, et de grands Poëtes. » Tristan tombé malade, son hôte le soigna avec la plus tendre bonté, puis l’envoya, muni d’une lettre de recommandation « fort affectionnée » à Loudun, chez le grand vieillard Scévole. Là, le futur Tragique de La Mariane et de Panthée passa quinze ou seize mois, une ample et bonne année d’apprentissage, au milieu des fructueuses leçons et des incessants exemples, et en camaraderie de travail avec les deux derniers fils de Scévole, François et Henri : car ils ne s’écartaient pas des traces paternelle et fraternelles. « Je trouvay dans un grand Livre Manuscrit beaucoup de Lettres et de Poësies de leur façon, et cela me fît naistre l’envie de les pouvoir esgaler en quelque sorte, et deslors je m’attachay sur cette montagne sacrée dont les fleurs sont si fort aimables, mais qui rapportent si peu de fruict. »


Nous vimes Tristan émettre un jugement quelque peu sévère sur les productions de « l’honneste Gentil-homme ».