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de nos Poëtes ». Mais que cette illustre signature pût se mettre au-dessous de vers en l’honneur de Henri IV, cela s’arrangeait difficilement, en apparence. Et j’en rejetais l’idée, comme chimérique.


Malherbe feuilleté, le sonnet ne s’y trouvait pas, et pour causes.


Pour trois causes, deux d’ordre littéraire, une, historique.


Ce n’est pas le ton compassé du poëte ordinaire de Henri. Quand Malherbe veut chanter un héros, il commence par se guinder lui-même sur un piédestal. Ici c’est plus viril et plus simple, et plus communicatif. Il y a une libre vigueur, une familiarité héroïque, une souple franchise, de meilleur aloi, en cette apostrophe : Ce n’est petit honneur que d’estre portrait, Sire, entre les vieux Césars… Deuxième raison : la langue est antérieure d’environ cinquante ans, et d’autant la prosodie. Trois hiatus, la rencontre de rimes du même sexe n’étaient plus de mise vers 1610 ; et l’orthographe, d’ailleurs si flottante en ces temps, marque aussi, incontestablement.