Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/218

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 194 —

vers suivans du plus celebre de nos Poëtes, pour en honorer la mémoire de ce Prince. » Ces vers, les voici :


Quand entre les Cesars i’apperçois ton image,
Découvrant ton beau chef d’un casque revestu,
Voyez ce dis-je alors, combien peut la Vertu,
Qui fait de nostre Roy un Cesar en courage.

Ton peuple en ton portrait revere ton visage
Et la main qui naguere a si bien combattu
Quand l’ennemy par terre et par mer abbatu
A la France rendit son ancien rivage.

Ce n’est petit honneur que d’estre portrait, Sire,
Entre les vieux Cesars qui ont regi l’Empire
Comme toy valeureux, magnanimes et justes.

Ce signe te promet, grand Roy victorieux,
Puisque vif on t’esleve au nombre des Augustes,
Qu’estant mort tu es fait le compagnon des Dieux.


Il faut que j’avoue que tout d’abord je n’attachai point l’importance voulue aux mots : « emprunter », et « accommoder », et que je ne songeai premièrement qu’à rechercher qui Dan voulait entendre par « le plus celebre de nos Poëtes ». De 1600 à 1642, ce ne pouvait être que Malherbe. Si vite trancher la question, à la légère, était ne point rendre justice au Père Dan et ne lui tenir pas compte de ce que précédemment il avait nommé Ronsard le « Prince