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O deux, trois fois, tresfœlice la vite,
Pour le respect de nous, qui l’omnidie
Sommes sequents l’ambulante curie,
Sans ster, n’avoir un seul jour de quiète.


(Traduction, d’après celle qu’Éloi Johanneau a donnée : Ô deux, trois fois très heureuse vie en comparaison de celle que nous menons, nous qui tous les jours suivons l’errante cour, sans nous arrêter ni avoir un seul jour de repos).


Quels sont ces voyages, et de quelle nature ? La description est bien trop circonstanciée pour ne répondre qu’à une pure imagination.


Depuis le temps que nous as absentez,
Ne sommes point des Eques desmontez :
Ne le Cothurne est mové de tibies.
Pour conculquer les Burgades patries,
Où l’itinere aspere, et montueux,
En aucuns lieux aqueux, et lutueux,
Souvent nous a fatiguez et lassez,
Sans les urens receptz qu’avons passez.
Je ne veulx point tant de verbes effundre,
Et de noz maux ton auricule obtundre,
Enumerant les conflits Martiaulx,
Obsidions, et les cruels assaulx,
Qu’en Burgundie avons faicts et gerez.
J’obmets aussi les travaulx tolerez
Dans les marestz du monstier enuieux
Que nous faisoit l’aquilon pluvieux :