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semble avoir renoncé à ce dessein, et l’avoir même oublié, pour s’en ressouvenir un instant après. Des suites de vers, dont une va jusqu’à seize ou dix-huit, sont en la langue du xvie siècle la plus pure et la plus naturelle et l’on n’y rencontre un mot insolite ou factice. Ce ne sont pas les pires ; mais il en résulte une assez singulière incohérence, indigne d’un virtuose. On croirait parfois à deux compositions diverses bizarrement amalgamées, ou à un monstre hybride obtenu en adultérant, et seulement par places, une production tout d’abord de forme spontanée.


Après la dernière rime on lit : « Ainsi signé Desbridegousier. » Et ce nom, sans signification en l’espèce, servilement et maladroitement imaginé sur une trop immédiate réminiscence, n’est-il pas pour étonner, quand il faudrait ou quelque mirifique assemblage de syllabes à désinence romaine, ou quelque vocable sentant son terroir ? Celui qui baptisa, parmi ses personnages du second plan, Homenas, Xenomanes, Rondibilis, Trouillogan et Nazdecabre, et découvrit le pays de Myrelingues, eut trouvé mieux.