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rons de Saumur, mesme dans la ville, jusques là qu’aucuns de la garnison du chasteau en furent atteints[1] et moururent, hors d’iceluy touteffois. Cela nous fit résouldre à en sortir, y laissant bon ordre, et meilleur que par nostre présence qui nous obligeoit à trop de communication avec la ville. Ainsy nous acceptasmes la courtoisie de madame de Rohan qui nous presta sa maison du parc de Soubize en Poictou, meublée de tout poinct, où nous nous transportâmes avec nostre fille de St Germain, et peu de joui’s après nous y vint trouver mon filz de St Germain, son mary. En ce séjour, qui fut de près de quattre mois, ma ditte fille de St Germain y accoucha d’un fils qui fut baptizé et nommé Philippe Sanson, mais mourut tost après et enterré le 23e Septembre en la sépulture de messieurs de Soubize. Ce nous fut une grande affliction et pour beaucoup de raisons.


Ce fut aussy sur la fin de ce séjour que le Roy appella M. de Bouillon[2] en court pour se purger des accusations d’aucuns contre luy. Lui là dessus se résolut de s’aller présenter à la chambre my partie[3] de Castres pour estre par elle jugé selon l’édict de pacification ; et de faict, il en présenta requeste aux juges qui déclarèrent leur estre défendu par le Roy d’en prendre connoissance, dont il demanda et eut acte, et de là partit pour sortir du Royaume, non sans plusieurs penes[4] et périlz, mais sur l’espérance qui

  1. L’édition de M. Auguis porte «atterez. »
  2. Il était compromis dans la conspiration de Biron.
  3. Mi-partie de protestants et de catholiques.
  4. L’édition de M. Auguis porte « pièces et périls. »