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fierté d’un homme mal instruict en ce qui est de son salut. Avec le dit sr de Biron fut esteinte plus tost la faction que l’affection de brouiller, ce qui fut tesmoigné par les regrets qu’en eurent plusieurs.

L’Hespagnol qui avoit traicté avec luy remit la partie à une autre fois. Le conte d’Auvergne fut retenu longtemps à la Bastille, non sans que plusieurs fois il fust délibéré de luy faire son procès ; enfin donné aux prières de la marquise[1] sa sœur, après qu’on eut tiré de luy et de ses complices tout ce qu’on peut contre monsr de Bouillon qu’on enveloppoit en mesmes crimes, soubz ombre de quelques pourparlers de mariage qu’on vouloit estendre jusques là, dont depuis ensuivit sa disgrâce.

Cependant, monsieur du Plessis, vers le commencement d’aoust que ces choses se passoient, mit en lumière sa response à l’Evesque d’Evreux, pressée et attendue impatiemment de plusieurs, qui ne se l’imaginaient pas ny sy ample, ny sy exacte ; de laquelle on fit peu de bruit à la court, parce que les esprits estoient occupez en la recherche et appréhension des restes de ceste conspiration dont on ne voyoit pas le fondz ; receue cependant avec applaudissement de tous les gens de bien, et jusques icy sans response de l’Evesque que nous comptons 1604.

La peste sur le moys d’Aoust rengrégea[2] ès envi-

  1. En note dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale. « Cestoit madame de Verneuil. » manque dans l’édition de M. Auguis. Henriette d’Entragues, marquise de Verneuil, était sœur maternelle du comte d’Auvergne.
  2. Reprit, redoubla. — L’édition de M. Auguis, au contraire des deux manuscrits, porte « ravagea ès environs.... »