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sommes encor en queste, pour l’une et l’autre charge ; nostre collège particulièrement fit notable perte en monsr de la Noüe qui en avoit grand soin et en un besoin s’offroit d’y faire une leçon grecque. J’oublioy à dire icy que monsieur du Plessis partant en Fan 1601 pour aller en Gascoigne, nous passasmes une donation du temple à l’Eglize de Saumur lequel nous avions fait construire, de laquelle l’instrument est en nos papiers, en date du 28e Juing 1601, aussy qu’en la mesme année, Dieu nous fit la grâce d’establir le ministère de son Eglize en nostre maison du Plessis, à la requeste de tous ceux du voisinage qui sont de la Religion ; que Dieu y veuille par sa miséricorde perpétuer à tousjours !

Environ ce temps, les escriptz de monsr du Plessis furent abbayez[1] d’une nouvelle calomnie, semans les envieux que monsr de l’Escalle[2] mesme les condamnoit, personnage d’incomparable érudition, et pourtant duquel le jugement en l’une ou en l’autre part sembloit faire préjugé notable ; luy donq adverty de cela, au desceu de monsieur du Plessis, en escrivit de son propre mouvement ce qui en suit, dont la copie sur l’original fut envoyée de Normandie à monsr du Plessis par monsr de Pierrefitte :

« D’autant que ces jours passés quelques imposteurs ont fait courir un bruit qu’estant à Nérac j’aurois dit à S. M., « le sieur du Plessis ne scavoit rien en Grec, ny en Latin, ny en Hébreu ; » j’ay

  1. Assaillis.
  2. Joseph, seigneur de l’Escale, connu sous le nom qu’il a rendu illustre par sa merveilleuse science, Joseph Scaliger.