dépescha le sr Marbaut vers le Roy, avec lettres d’excuse qui furent bien receües, et qui vinrent à temps pour effacer telles impressions ; sur lesquelles aussy S. M. luy fit assés favorable responce en date du 10 Juing, à Orléans ; et en tout ce que dessus parut que ceux qu’on faisoit instrument de luy rendre la bonne grâce du Roy estoient mal choisis à cest effect.
Or trois jours après, arriva à Fontainebleau le duc de Biron[1], chef principal des remüemens que S. M. craignoit fomentez du Roy d’Hespagne et du duc de Savoye, lequel du commandement du Roy, fut arresté prisonnier et mené à la Bastille, et le conte d’Auvergne[2] avec luy le 14e Juing, duquel il sera plus avant parlé cy après, ce qui fut cause d’une seconde lettre de monsieur du Plessis présentée au Roy par le sr Marbaut, et de l’une et de l’autre sont les copies en nos papiers. Est certain que longtemps auparavant monsieur du Plessis scavoit que son procès estoit comme faict ; mais Dieu le conduisoit là contre toute apparence pour le repos de ce royaume, dont Dieu fasse la grâce à S. M. de le bien louer et reconnoistre.
Monsieur du Plessis avoit tousjours fort affectionné l’establissement [de l’Eglize[3]] de ceste ville de Saumur, et particulièrement l’establissement d’un bon collège en icelle, en quoy il auroit esté traversé
- ↑ Henri IV avait cherché en vain à faire avouer son crime par Biron, amicalement et en lui promettant son pardon. Il fut arrêté le 12 juin 1601, à Fontainebleau, dans l’antichambre du roi.
- ↑ Le comte d’ Auvergne, fils naturel de Charles IX et de Marie Touchet, fut gracié et devint plus tard duc d’Angoulême.
- ↑ Ces mots manquent dans l’édition de M. Auguis.
