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s’eslongner, pour le peu de faveur qu’il en devoit attendre, veu ce qui s’estoit passé. Néanmoins, il se résolut de ne bouger, et espéra en Dieu qu’il maintiendroit son intégrité, n’estant sa desfaveur qu’à l’occasion de sa vérité. Il attendoit donq à Saumur ce qu’il luy plairoit en ordonner ; et Dieu conduit la chose de sorte que le Roy vint en ces quartiers tout addoucy, dont la cause plus apparente estoit ès nouvelles brouilleries[1] qui luy estoient suscitées en son Royaume, esquelles il pensa pouvoir encore avoir besoin du service de ceux de la Religion. Ce qui fut aussy occasion que le Roy monstra quelque volonté de rendre sa bonne grâce à M. du Plessis.

Icy donq c’est à scavoir que dès l’an 1600, monsieur du Plessis auroit receu lettres de M. Constant revenant de la court, en date du 26 Octobre, par lesquelles il luy faisoit entendre que M. de Villeroy luy avoit tenu propos de remettre monsr du Plessis aux bonnes grâces du Roy, adjoustant qu’il ne tiendroit qu’à luy qu’il n’y fust aussy bien qu’il y avoit jamais esté. La jalousie de monsieur de Rhosny le pouvoit mener là ; ce que monsieur du Plessis n’avoit trouvé à propos de poursuivre, craignant qu’on ne luy voulust imposer condition d’abandonner la défense de la vérité. Avoient aussy esté depuis continuez pareilz propos par autres, lesquelz néantmoins n’auroient passé outre pour les mesmes raisons, tellement que tout en estoit demeuré là ; mais peu de jours avant que S. M. s’acheminast à Blois, sur ces nouvelles occurences, M. de Rhosny avoit dit à

  1. La conspiration du maréchal de Biron.