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tant à M. de Monbarot de garder sa place ; est aussy mandé à M. de Mongommery de ses amys qu’il est ruiné en court s’il ne se venoit justifier, lequel y estant arrivé s’en purgea en peu de paroles, et tost après s’en retourna avec contentement, y ayant mesme asseuré une abbaye qu’il s’attendoit de perdre. Y vint aussy M. de Monbarot duquel la présence justifia la calomnie, et attendit l’effect de la commission, non touteffois encor changée ny contremandée.

Pour le regard de nostre filz, nous ne nous en esmeumes point, partie parce que leur justification estoit la sienne mesme, partie aussy parce qu’il estoit aysé de voir que le Roy jettoit contr’eux la colère qu’il avoit au cœur contre d’autres qui journellement se descouvroient vouloir ruiner l’Estat ; et se contenta M. du Plessis d’en escrire un mot à monsr de Lomenie, dans les susdittes lettres, afin qu’il ne semblast au Roy qu’il négligeast sa malegrâce. N’est ici cependant à oublier que S. M., ayant voulu voir ces lettres escrittes à M. de Lomenie sur l’occasion de ce que son ambassadeur luy en escrivoit d’Angleterre, commanda au sr de Lomenie d’escrire à monsieur du Plessis qu’il luy envoyast l’histoire de l’attentat faict sur luy, lequel ayma mieux luy en envoyer le procès en forme, levé du greffe, lequel S. M. fit mettre es mains de monsieur de Villeroy, secrétaire d’Estat, qui luy en fit le rapport, par lequel il connut toute la vérité. Or en ce temps, tombe le voyage de S. M. à Blois et Poictiers, qui trainoit depuis un an, lequel on vouloit faire appréhender à monsieur du Plessis, luy conseillant de