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litez requises, et au bout d’environ deux heures luy reviennent dire qu’ilz n’avoient jamais ouy parler plus fermement en toutes circonstances ; et s’apperceust lors monsr du Plessis qu’il avoit esté trop hasté de renvoier le moine, lequel se trouva party de l’hospital de Saumur où il se retiroit, de grand matin avec Girard, et pour les rattrapper, furent expédiez deux décretz et gens en campagne, les uns vers Tours, les autres vers Chinon, pour en avoir nouvelles. Le mercredy, furent relancez en la secrétainerie de l’abbaye de Fontevrault ; et sur cest advis, partirent aussy tost le prévost avec l’assesseur pour les demander à madame de Fontevrault[1], mais les trouvèrent partis dès les onze heures, tirans vers Chinon, suivis de loin de l’un des nostres, sur la piste duquel ilz se mirent, et arrivez à Chinon trouvèrent qu’il les avoit remis dans l’hospital, où ilz les allèrent prendre sur leur soupper, et les amenèrent le Jeudy à Saumur, auquel lieu monsieur du Plessis ne les voulut point voir, s’en remettant du tout à la justice ; seulement, afin qu’on en peust mieux scavoir la vérité, requit qu’ilz fussent en prisons séparées et que personne ne parlast à eux.

Le procez en forme en est entre nos papiers qu’il seroit long de rapporter icy  ; mais la somme est que ce moine nommé Anastasio de Vera, natif de la paroisse de St Vincent de Lyon, portant l’habit des frères de St Paul l’hermite, de Monte Madonia en Sicile, seroit venu en Flandres, et estant à Bruxelles auroit esté induict par un capucin à tuer monsieur du

  1. L’abbesse.