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que peu avant qu’il partist, l’Evesque d’Evreux importuné et gourmandé de toutes partz de ses amys, mit en lumière son livre, contenant les prétendus actes de la conférence de Fontainebleau et la réfutation des discours qu’en avoit publiés monsieur du Plessis, lequel, voyant que son voyage ne luy permettoit d’y respondre sy tost, publia un advertissement par lequel il prioit les lecteurs de suspendre leur jugement et promettoit d’y satisfaire en moins de sepmaines que l’Evesque n’y avoit employé de mois, par ce faict qu’il avoit esté quinze mois à couver ce livre. Cest advestissement fut fort bien receu d’un chacun, sur lequel touteffois on vouloit piquer le Roy, mais qui ne s’en monstra pas offensé quand il l’eut veu. Ce fut donq l’exercice de monsieur du Plessis pendant le reste de l’hyver, auquel il eust esgard de justifier ou vérifier les passages impugnez et la doctrine y contenue, et réfuter de point en point tout le livre de l’Evesque en ce qui la concernoit, mais de ne toucher en rien à la procédure de Fontainebleau, assés reconnue d’un chacun depuis le temps, et laquelle ne se pouvoit regratter sans rafreschir ou la colère du Roy, ou le subject qu’il en prenoit  ; en quoy il pensoit satisfaire et à son devoir vers la défense de la vérité et au conseil des plus sages, pour le respect deu au Roy ; et Dieu, s’il luy plaist, bénira ce labeur, lequel, à l’heure que j’escriptz cecy, est soubz la presse bien avancé.

N’est à oublier aussy que pendant son voyage fut entamée la conférence de St Germain, entre l’Evesque d’Evreux, prétendant prouver la vérité du sacri-