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tion envers ceux qui l’ayment. Entre ceux de profession contraire mesme il eut ce contentement de ressentir qu’en vain on auroit tasché de le dénigrer vers les gens d’honneur, car à Nérac, il fut visité et festoié de M. Nesmond, président en la Chambre my partie, et de tous les officiers et conseillers tant d’une que d’autre religion ; à Périgueux, à Limoges et par toutes les villes où il passa, receu et visité de mesme, bien que peu favorables à la Religion ; mesme fut nostre filz à Bordeaux embrassé de tous les gens de bien et caressé de monsieur le mareschal d’Ornano et des principaux tant de la court que de la maison de ville ; à Thoulouse, visité en son logis des Capitoulx qui luy monstrèrent leur arsenal et tout ce qu’ilz estimoient recommandable en leur ville, ne dissimulans poinct qu’ilz eussent pris plaisir que monsieur du Plessis y fust venu pour l’y recevoir avec toute courtoisie. Et fut son retour à Saumur le 7e Décembre, n’ayant peu tomber d’accord pour le faict de Bruzac avec la partie, mais bien faict une consignation qui nous en acquérroit les fruictz avec toutes les formalitez requises.

En ce voyage, il depescha le sr Marbaut, son secrétaire, à Genève, avec les lettres du synode national cy dessus mentionnées et les siennes, pour leur présenter partie de son livre de la Ste Eucharistie, reveu et mis au net, à fin de l’examiner tandis qu’il leur prépareroit le reste, ce que tous messieurs les pasteurs et professeurs receurent de bonne part et avec responces de tous et chacun très honorables.

Mais comme il fut de retour, il eut, premier que d’achever, à s’acquitter d’une autre promesse ; c’est