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approuver et ratifier, qui envoya une procuration, mot pour mot, ratifiant le tout ; sur laquelle notre contrat de mariage fut dressé et passé par les notaires de SDonchery, ville assise sur la Meuse, en France, à une lieue de Sedan. or, durant ces allées et venues, il se passait du temps ; et plusieurs à Sedan, voyant que M. du Plessis continuait toujours à me venir voir, commençaient à croire qu'il pensait à m'épouser ; quelques-uns aussi lui parlaient d'autres mariages de filles riches et héritières, et eussent bien désiré le pouvoir détourner de moi pour le faire penser ailleurs, voyant, outre les grâces qu'il avait reçues de Dieu et avec lesquelles il était né, qu'il était pour parvenir plus haut ; mais il ne voulut, depuis qu'il m'eut ouvert la bouche, jamais entendre à autre proposition qu'on lui fît. On lui offrit même, pour sentir s'il pensait à moi, de lui faire voir tout mon bien à (selon) la vérité, tant par mon contrat de mariage que celui des partages de la succession de feu M. de la Borde, mon père ; mais il fit réponse que, quand il voudrait en être éclairé, il ne s'en adresserait qu'à moi-même, et que le bien était la dernière chose à quoi on devait penser en mariage ; la principale était les mœurs de ceux avec qui l'on