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sant par le mesme laquais, qui dépescha en poste pour le faire demander au Roy par M. de Rohan pour M. de Soubize son frère, et lequel touteffois, bien qu’octroyé par S. M., ne l’eut point, parceque M. de Rosny, prétendant la promesse faicte au sieur de Béthune son cousin, par les Estatz, luy fit confirmer par S. M., qui à la vérité, l’avoit jà mérité par service faict à iceux, et avoit esté pris et blessé en ceste mesme charge.

Le 22e Octobre, on vint dire à nostre filz à Wezel, où il estoit encor détenu au lit de sa blessure, que M. le Prince Maurice devoit, la nuict ensuivant, exécuter une entreprise sur la ville de Gheldres ; luy joyeux de penser avoir ratteinct sy tost une occasion meilleure que celle qui lui estoit eschappée, se résoult, nonobstant son incommodité, de s’y porter ; et, pour n’y faillir, trouve moyen d’avoir place dans le chariot qui portoit les pétardz qui dévoient faire l’exécution, et prend deux des siens pour l’appuïer de part et d’autre quand il seroit venu au lieu de l’exécution ; La Grise que M. du Plessis avoit nourry page, et Jolivoy son homme de chambre. Arrivez devant la ville le 23e Octobre, l’aube du jour paroissoit desjà, et estoit la courtine bordée de flambeaux et d’harquebuzades. Nonobstant on ne laisse de s’y résoudre ; les pétardiers s’avancent ; le capitaine du Sault devoit donner le premier avec douze hommes armés de pistolet et de cuirasse ; nostre filz, qui l’estimoit fort, se donne pour ce jour là pour son soldat, et avec luy s’avance à la teste, appuie comme dessus. Le premier pétard joue à la première barrière et ne faict que noircir ; le second y est appliqué, qui y