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tembre l’armée en Frise, lorsque Spinola[1] quitta son tranché pour s’y acheminer, en espoir de plusieurs entreprises, et le Prince Maurice le sien pour s’y opposer. Le premier exploit de Spinola fut Olderzed, place de peu ; puis Linghen, bonne, et de laquelle on attendoit assez de patience pour la pouvoir secourir, mais qui fut mal défendue par le régiment des Frisons qui la gardoit ; cette prise menaçoit Groninghe, ville d’importance ; mais le comte Guillaume de Nassau, gouverneur de la province, s’y jetta pour soutenir le siège, et avec luy notre filz que particulièrement il affectionnoit fort ; ce qui rompit le progrès de Spinola et lors le dit sr comte vint joindre M. le Prince Maurice à Wesel et Conworden, où l’armée estoit fort mal menée de maladies. Le neufviesme d’octobre, le dit sieur Prince part de son camp avec toute sa cavalerie et partie de son infanterie menée sur chariotz, pour enlever la cavalerie de l’ennemy commandée par le marquis Triulze[2], Milanais. Le malheur voulut que notre filz n’y put aller, qui deux jours auparavant, en la poursuite d’un convoy de l’ennemy, avoit receu un coup de pied d’un cheval qu’on menoit en main, à la cheville, dont y avoit eu grande contusion, inflammation et enfleure, et s’ospiniastrant nonobstant de s’y faire porter, fut retenu par ses amys. En ceste rencontre fust le combat divers, tuerie et fuite de part et d’autre, et comme de l’honneur pour quelques uns, de la

  1. Frédéric Spinola, père du célèbre général de ce nom  ; celui-ci avait été tué au siège d’Ostende
  2. Trivulce.