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nant de la chasse, pour le tuer d’un poignard, et pressé de sy près que S. M. avoit crié : « secourez moy, il m’estrangle ; » et empoigné à l’instant, auroit dit qu’il le vouloit tuer parce qu’il luy retenoit son royaume. En quoy il auroit tousjours persisté au Four l’Evesque. S. M. à ceste occasion, n’a voulu qu’on le fist exécuter, mais bien qu’il fust gardé en une cage à la Bastille, où il tient mesme langage.

Aussy environ ce mesme temps fut descouverte ceste prodigieuse conspiration[1] en Angleterre, où quelques gentilzhommes papistes auroient, depuis deux ans, percé d’une cave qu’ilz avoient louée près du Palais de Westminster, lez Londres, jusques soubz la salle du dit lieu où le Parlement, c’est à dire les Estatz du Royaume ont accoutusmé se tenir ; et ce dessoubz emply nombre de caques de [ poudre à[2]] canon pour, à l’heure que le dit Parlement entreroit, faire jouer ceste fougade, et faire sauter ensemble le Roy, la Royne, le Prince de Galles, le conseil , tous les Seigneurs et personnes principales du royaume, et plusieurs milliez d’hommes de toutes qualitez qui lors se trouvent en une grande place qui est au devant. Ceste entreprise conduite à deux jours près et descouverte par le désir qu’eut un des entrepreneurs de sauver le vicomte de Montagu son amy, auquel il envoya un billet qu’il mit

  1. Le complot des Poudres, découvert le 5 novembre 1605. Le souvenir en est resté si vif en Angleterre que la populace brûle encore le 5 novembre, dans les rues, un mannequin de paille représentant Guy Fawkes, celuy des conjurés dont le nom est connu du vulgaire.
  2. Manque dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale et l’édition de M. Auguis.