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ject ; ce que S. M. permit d’autant plus tost que le persuadant, il auroit ce qu’il prétendoit ; venant sans rien faire, l’auroit pour tesmoin vers ceux de la Religion du refus qu’il en auroit rapporté ; iceux mis hors d’intérest puisqu’il offroit que la place fust baillée à un d’entr’eux, et fut parlé de messieurs de la Noüe et de Monloüet.

Monsieur de la Noue est quatre jours à Sedan avec luy, luy allègue là dessus tout ce qu’il peut, le trouve néantmoins résolu de retenir sa place, nullement porté à s’en dessaisir ; mais bien offre-t-il par sa bouche d’accepter les conditions de protection traictées avec le grand Roy François, d’y recevoir le Roy, fort ou faible, mesme avec une armée, dès le lendemain qu’il l’auroit receu en sa bonne grâce, ses lieutenans ou autres qu’il luy plairoit, de mesme fussent ilz ses ennemis, apportant un commandement de S. M. qui luy fust pour garant ; aussy de faire faire le serment à S. M. par le gouverneur, garnison et habitans du lieu, en les déclarant absoubz et dispensez de celuy qu’ilz luy avoient, cas qu’il forfist la ditte protection, et de bailler pour caution de sa foy les princes allemans ausquelz il avoit l’honneur d’appartenir. Toutes ces offres néantmoins réputées pour frivoles et paroles sans effect, et S. M. arrestée à la demande que dessus ; sur quoy fut promptement mis le canon hors de l’arsenal, expédié commission, les creùes des régimens, et pour mettre sus quelques compagnies de gens d’armes, et dépesche en Suisse pour une levée de huit mil hommes.

Et n’avoit obmis cependant le dit sieur de la Noüe,