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qu’ilz pourroient ; mais S. M. de retour à Paris, vers la Toussainctz, ayant pris plus de clarté par les procez susditz, mit le faict de M. de Bouillon es mains de son procureur, et parla d’estre lui mesme exécuteur de l’arrest qui se ensuivroit ; qui fut cause que M. de Bouillon, auquel en ce dit temps Dieu avoit donné un filz, employa madame la princesse d’Orange vers S. M. pour l’addoucir. C’estoit avec offre de confesser ses fautes, en demander pardon, en prendre abolition ; ce que S. M. luy accordoit, laissant à deviner la seureté qu’il désiroit de luy, puisque de sa part, il la luy donnoit toute entière ; sauf que quelquefois, M. de Sillery, garde des sceaux, laissoit eschapper que cela regardoit Sedan , et pour Sedan, tant qu’enfin ce mot fut tranché au sieur de Teneuil, gentilhomme envoyé par M. de Bouillon à Me la Princesse d’Orange, que le Roy vouloit avoir un gouverneur et une garnison dans Sedan qui luy respondissent de la place, lesquels touteffois seroient de la Religion ; sinon, qu’il avoit la justice et la force en main pour le ruiner d’honneur et de biens. Ce que par un escript dressé exprès de l’advis de ses principaux amys à Paris, on luy conseilloit d’accepter, et se remettre totalement à la miséricorde du Roy ; conseil à luy dur, et non moins durement proposé au sus dict escript, parce qu’on avoit crainct qu’il ne sentist pas assés son mal, et de faict, il le rejetta aussy fort brusquement. Qui fut cause, craignant qu’il ne prist un party de désespoir, que la ditte Princesse d’Orange supplia le Roy d’avoir agréable que M. de la Noüe, lors député général des Eglizes, l’allast trouver de la part d’icelle sur ce sub-