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Roy ; il luy dit qu’il ne pouvoit se justifier de bonne grâce de la calomnie qu’en envoyant ses lettres qui luy en avoient donné cognoissance ; austrement eust dist qu’il se fust accusé luy mesme ; mais qu’en ce qu’il avoit escrit au Roy, il n’y avoit rien dont il deust estre offensé. Répliqua M. de Rosny qu’il ne luy en pouvoit dire autre chose sinon qu’il l’avoit faict par commandement du Roy : « Allégant le Roy, dit M. du Plessis, vous me fermés la bouche ; je pense touteffois que S. M. est satisfaicte là dessus. » Fut remarqué que, tandis qu’il fut là, il ne se passa repas que S. M. n’entretinst la compaignie des notables services qu’il luy avoit faictz, en les plus difficiles temps, en paix et en guerre, directeur presque seul de ses conseilz et entreprises, et continua tout ce voyage ; mesme de Limoges, monsieur de Rohan et monsieur de la Force, capitaine des gardes de S. M., luy escrivirent plusieurs bons propos à eux tenuz par S. M. sur ce subject, desquelz le refrein estoit un regret de que ses escritz lui avoient osté le moïen de se servir de luy. A Limoges, pardonna S. M. à quelques ungz coulpables de remuement ; autres furent pris, ausquels depuis M. de Roissy[1] fit le procès, et à d’autres par contumace, nomméement aux sieurs de Reignac et Bassignac, domestiques de M. de Bouillon, avec clause de dégradation, confiscation, et razement de maisons ; autres, comme les sieurs de la Chapelle, de Biron, et Tayac se retirèrent en Hespagne pour renouer ce

  1. Au contraire des deux manuscrits, l’édition de M. Auguis porte : « M. de Rhosny »