Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 2.pdf/160

Cette page n’a pas encore été corrigée

que dessus ; celuy nomméement de M. de Bouillon, du danger de le désespérer, et d’appeller les forces d’Hespagne sur la frontière, pour y faire bresche premier qu’on peust parer au coup ; et luy dit S. M. qu’Elle y pourvoirroit et voudroit desjà en estre là, parce que l’Hespagnol luy faisoit pis à couvert qu’il ne pouvoit armes descouvertes, et que lors ceux de son conseil n’auroient plus rien à alléguer pour empescher la guerre ; qu’aussy il renforceroit au printemps le secours des Estatz de deux régimens françois, desquelz il donneroit l’un à nostre filz ; sur quoy M. du Plessis lui respondit : « Que V. M. me pardonne sy je ne l’en remercye qu’à demy, parceque je n’ay qu’un filz. » Et là dessus luy dit que le siem’ de Buzenval, son ambassadeur, luy envoyoit ordinairement en ses dépesches les lettres que nostre filz lui escrivoit de l’armée du prince Maurice, de laquelle et de tout leur estat il escrivoit avec beaucoup de jugement. L’adieu[1] fut que M. du Plessis le vinst voir à Paris et passast quelque partie de l’année auprès de luy, que lors il verroit mieux dans ses bonnes intentions, pour en asseurer les autres ; et de là revint M. du Plessis à Saumur, bien veu autant que jamais de la cour et de ses amys, ausquelz touteffois il fit alors entendre qu’il n’y avoit aucun dessein.

Avec M. de Rosny, à cause de l’assemblée de Chastellerault, il y eust de la froideur ; M. de Rosny se plaignit à luy qu’il avoit envoyé ses lettres au

  1. Au contraire des deux manuscrits, l’édition de M. Auguis porte : « l’advis fut…. »