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Purgatoire, et l’invocation des sainctz et semblables ; ne les ayant peu trouver en la Parole de Dieu, il les cerchait en celle du Diable, les questions escrites de sa propre main, par luy niées du commencement, et depuis reconnues en disant qu’en l’auctorité de l’Eglize elles se pouvoient licitement faire au Diable.

Monsieur du Plessis avoit occupé son après disnée à voir ses amys, singulièrement[1] messieurs de Sillery et de Villeroy, ausquelz sur le faict de M. de Bouillon il auroit tenu semblables propos, et concerté avec M. de Villeroy que, pour adoucir S. M., à son retour de Limoges madame de Bouillon le vint trouver ; qu’en suite de cela, on achemineroit le surplus ; que madame la princesse d’Orange n’y estoit propre[2] parceque le Roy ne l’avoit pas en assés de respect  ; et aussy tost en donna advis à madame de la Trémouille[3] par M. de Bessay, gentilhomme de qualité du Poictou, pour en advertir la ditte dame sa sœur, ce qu’elle fit ; mais soit que sa couche ou autre considération la retinst, M. de Bouillon, comme il se verra cy après, ne fust d’advis qu’elle vinst, et prit son adresse vers la princesse d’Orange [sa belle-mère[4]].

Monsieur du Plessis, S. M. luy ayant parlé assez

  1. Particulièrement.
  2. L’édition de M. Auguis porte : « n’y estoit proche. »
  3. La seconde femme du duc de Bouillon était la fille de Guillaume le Taciturne, prince d’Orange, de sa quatrième femme, Louise de Coligny qui lui avait survécu. Mme de la Trémouille était fille du même Prince et de sa troisième femme, Charlotte de Bourbon.
  4. Manque dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale et l’édition de M. Auguis.