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viteur domestique de M. de Bouillon, qui entra sur ce point ; « c’est qu’il me mette sa place de Sedan entre les mains ; aussy bien me sens-je la conscience de rien plus chargée[1] que de la luy avoir baillée, Postant à qui elle appartenoit, et j’y mettray un gouverneur de la Religion que tous vous autres aurez aggréable. Qu’en dittes vous? — Cette seureté. Sire, est bonne pour le service de S. M. ; mais je doute qu’elle ne luy soit bien dure, et qu’il n’ayme mieux supporter sa maladie que subir ce remesde : je crains. Sire, que là dessus, il ne se cabre et ne se désespère ; vous direz. Sire, que ce sera sa ruine, et et je le croy ainsy, mais prenez garde aussy qu’il ne mette le feu en vostre maison. » Et là dessus, entrant le Jésuite Cotton, « Cotton, dit le Roy, que vous voyez là, se loüe fort de la réception que luy avés faicte, mais il ne craint rien tant que vous le teniez pour un sorcier. « C’est à propos. Sire, de ces questions qui courent soubz ce nom? « — Ouy, dit il, où il dit qu’on adjouste tous les jours, comme à la Bibliothèque de la Royne mère ; — « mais respondit il, Sire, V. M. les peut faire compulser sur l’original qui est ès mains de M. de Rosny. » Et en demeura on là ; c’estoient certaines questions en Latin que le dit Cotton avoit dressées pour sur icelles interroger le Diable, impies, séditieuses et scandaleuses ; entr’autres sur la vie du Roy, de la Royne, de M. de Rosny, la paix du Royaume, la disposition des subjectz et des voisins ; nomméement quelz estoient les passages de l’Escriture plus propres pour prouver le

  1. M. le duc de Montpensier l’avait réclamée.