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de l’Evesque d’Evreux, et craignoit que S. M. luy en fist défence ; à laquelle désobéissant, il eust offensé tant plus S. M., obéissant eut faict tort à son honneur et à sa conscience. « Oui, respliqua S. M., à un livre qui ne fust, n’est et ne sera jamais. » Monstrant assés par là bien reconnoistre la charlatanerie du dit Evesque ; luy remonstrant aussy comme on avoit voulu calomnier M. du Plessis sur certains mémoires par luy envoyés à l’assemblée de Chastellerault ; luy respondit S. M. que cela n’estoit rien et qu’il n’avoit onq douté de sa fidélité ; répliqua le gentilhomme que s’il eust pieu à S. M. de le voir, elle y eust trouvé du service [au lieu du déservice[1]] qu’on luy vouloit faire croire, la clause par laquelle nos Eglizes en leur union générale recognoissoyent Monsieur le Dauphin, laquelle néantmoins d’autres s’estoient attribuée comme procédante de leur soin et prudence ; le Roy respondit, que pouvoient elles moins faire ? et néantmoins ne laissa, par ses propos tenus depuis, de le reconnoistre pour notable service ; mais c’est l’ordinaire des Princes de ne faire semblant de connoistre ce qu’ilz ne veulent pas reconnoistre. C’estoit sur la fin de Septembre.

A Tours eust nouvelles S. M. que les places de M. de Bouillon auroient obéy, et là dessus la plus part concluèrent à retourner à Paris, la Reyne mesme qui se faschoit de laisser le Roy ; M. de Rosny qui avoit pris son chemin par le Berry, visitant ses nouvelles acquisitions vint en poste de

  1. Manque dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale et l’édition de M. Auguis.