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rencontra à Blois. Ses lettres portoient en somme que, sur le bruit de ces remüemens, il auroit pensé devoir envoyer recevoir les commandemens de S. M., ne pouvant croire que la cause n’en feust plus grande qu’elle ne paroissoit au dehors, puisqu’Elle la jugeoit digne d’y porter et ses forces et sa personne, qui par sa seule présence auroit autreffois calmé tant de tempestes. Et eust S. M. cest envoy aggréable et demanda pourquoy il n’estoit venu. Respondit le gentilhomme qu’il pensoit encor S. M. à Orléans ; demanda s’il viendroit pas le voir ; respondit qu’il ne doutoit point qu’il n’obéit à son commandement, sur tout s’il estoit assuré d’un bon visage de S. M. parce qu’un mauvais visage le désespereroit, et un indifférent ne le satisferoit pas. Répliqua S. M. qu’il n’en devoit douter, et qu’il la vinst trouver à Chastellerault, dont la dépesche fut commandée à M. de Villeroy, portant commandement à M. du Plessis de se rendre à Chastellerault, et que là il luy diroit les raisons de son voyage qu’il s’asseuroit qu’il trouveroit bien fondées. Le dit sieur de Villeroy et aussy M. de Fresne, secrétaires d’Estat, firent instance de le mander à Tours ; mais S. M. persista à Chastellerault, soit qu’Elle le pensast voir en une ville de la Religion plus privéement, soit qu’Elle voulust avoir veu M. de Rosny premier, à cause de ce qui s’estoit passé entre eux sur l’assemblée de Chastellerault. Vint à propos au sieur d’Ambesaigues que S. M. se plaignant que, le précédent voyage qu’Elle estoit venüe sur la rivière de Loire, il ne l’avoit point veüe, respondit que la cause estoit qu’il estoit lors prest de mettre en lumière sa responce au livre