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Lors donq se résolut S. M. d’acheminer forces et canons en Limosin, pour opprimer d’abord ceste esmeute de noblesse qui touteffois ne se fit jamais à cheval dix ensemble. Ce que voyant M. de Bouillon, et qu’il n’y alloit de moins que de faire razer tous ses chasteaux et confisquer ses terres, estima plus à propoz, par le conseil de ses amis et non sans son grand regret, d’en offrir et faire l’ouverture luy mesme, pourveu qu’ilz fussent de la Religion ; ce qu’estant accepté de S. M., commanda aux siens qui estoient dedans de baisser les pontz à quiconque auroit charge de S. M. d’y entrer, ce que firent nomméement les sieurs de Rignac et de Barsignac, le premier catholique Romain, l’autre de la Religion ; mais se retirèrent d’avant, à cause des susdittes accusations, ne laissant que des soldatz dans les dittes places ; et furent envolez par S. M., pour entrer au chasteau de Turenne le sieur de Villepion, en celuy de S’ Seré le sieur de Vivans, et en ceux de Limeuil et Montfort le sieur de Brezolles, tous de la Religion, et d’ailleurs non désagréables au dit sieur de Bouillon. Ne fut contesté sur la condition qu’ilz fussent de la Religion, parceque les députez généraux des Eglizes remonstroient que ces places faisoient partie de leur seureté, estans de celles qui leur estoient baillées en garde, et les vouloit-on plus tost gratifier qu’offenser pour ne les intéresser avec le dit duc de Bouillon. Cependant S. M. s’acheminoit tousjours le long de la rivière de Loire pour en favoriser de plus près l’exécution, qui fut cause que M. du Plessis, la sachant arrivée à Orléans, estima devoir dépescher vers Elle le sieur d’Ambesaigues qui la