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un simple conseiller de monsieur l’Electeur palatin, qu’ilz dévoient par quelque comte des plus notables, veu que le dict seigneur Electeur y avoit envoyé paravant de son seul chef un comte de Solme, avec le sr de Plessen, les principaux de son conseil.

Ceste légation venue à néant, sembla qu’une plus basse entremise seroit moins odieuse au Roy qui ne prenoit pas en bonne part que les Princes estrangers se mêlassent entre luy et ses subjectz ; et en mesme temps, diverses pratiques de l’Hespagnol se descouvroient en l’Estat qui faisoient penser à assoupir cest affaire ; qui fut cause que M. de Monloüet, de la maison de Rambouillet, gentilhomme de la Religion des mieux qualifiez, soubz ombre d’aller voir ses enfans estudians à Sedan, eut charge de tenter cest affaire par quelques ouvertures esquelles, en rendant à M. de Bouillon la bonne grâce du Roy, l’authorité de S. M. fust conservée ; mais après quelques allées et venues, la chose ne peut réussir, M. de Rosny ne feignant de dire qu’il n’avoit aucune charge, et qu’il se mesloit de ce dont il n’avoit que faire. Enfin touteffois monsieur le Landgrave de Hesse, duquel S. M. prenoit particulière confiance, luy ayant remonstré les mescontentemens que les Princes d’Allemaigne avoient conceus d’avoir esté si peu considérez en cest affaire, préjudiciables à son service, S. M. trouva bon qu’il s’y entremist, dont il amena la chose à tel point que S. M. lui donnoit sa parole que monsieur de Bouillon le pouvoit venir trouver en toute seureté pour se justifier devant luy, et luy seroit libre de s’en retourner chez luy sy S. M. n’en demeuroit satisfaicte ; ce que le dit sieur s’estoit résolu