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accorda à ceux de la Religion les places pour encor sept ans à compter de Janvier 1606, scavoir trois jusques à la dernière vérification faitte à Rennes, et quattre autres après que messieurs de la Noüe et de Craux, advocat de Grenoble, furent députez pour résider près de S. M. pour les affaires des Eglizes, pour un an, au bout duquel S. M. seroit requise d’une autre assemblée pour procéder à nouvelle élection, et iceux chargés des cahyers, des plainctes et remonstrances des dittes Eglizes. Et y fut remarqué qu’on avoit amolly les courages de plusieurs, en danger de n’y rien faire à propos s’ilz n’eussent esté relevez, les plus fortes provinces, bien souvent, par les plus faibles. Monsieur de Rosny voulut faire entendre au Roy qu’il luy avoit là empesché du remuement ; mais la vérité est que nul n’y pensa onq qu’à requérir ce qui estoit nécessaire à la conservation des Eglizes et par les voyes légitimes de supplication vers S. M., ce qu’Elle leur accordoit librement selon son équité et qu’on leur vouloit faire trouver bon en barguignant. Particulièrement M. de Rosny n’y eust pas tout le contentement qu’il s’estoit promis de la ditte assemblée, ny la plus part de ceux qui s’y trouvoient de la variation de ses procédures, leur disant tantost qu’il n’estoit point venu pour eux, ne venoit que visiter son gouvernement, n’avoit rien à leur dire de la part du Roy, nulle charge pour les places, et tantost le contraire. La vérité est que la plus part des provinces avoient prié M. du Plessis de s’y trouver, mais il voulut éviter ceste jalousie. Entre le temps que l’assemblée fust accordée et qu’elle fut tenüe, madame de la Trémouille prit