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dresse des mémoires et choisit quelques personnes d’auctorité et de confiance en chaque province, qui les représentent à chacune provinciale, pour sur iceux diriger les instructions des députez qu’ilz auroient à faire trouver en la ditte générale. Ces mémoires, en observant le respect deu au Roy et la considération du repos publiq, proposoient aux Eglizes les moïens de leur conservation en maintenant leur union publique, retenant la liberté de leurs assemblées qu’il plaisoit au Roy de leur donner, et surtout luy demandant avec toute humilité les choses nécessaires, spécialement la continuation des places baillées en garde ausditz de la Religion pour leur seureté ; et y estoient déduites les raisons pour lesquelles il leur estoit juste de les demander et de l’équité de S. M. de les leur accorder ; et sur ces mémoires assés amples furent dressés ceux de la plus part des provinces, partie desquelles mesme firent passer leurs députez à Saumur pour en conférer plus au long avec luy. Estoit question d’y renouveller[1] l’union des Eglizes réformées ; il leur proposa d’y adjouster clause par laquelle ilz demeurassent uniz soubz l’auctorité du Roy et de monseigneur le Dauphin, prenant occasion des monopoles descouvertz dès l’an 1604, et plus esclarciz en l’an 1605, de la marquise de Verneuil[2] et du sr d’Entragues son père qui, soubz prétexte de se garantir et ses enfans

  1. Déjà renouvelée à Mantes, lors de la conférence avec le roi.
  2. Le comte d’Auvergne était également compromis dans le complot ; il fut condamné à mort ainsi que M. d’Entragues, mais le roi leur fit grâce.