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die et de douleur, peu asseurée à ceste occasion de le revoir ; et pour le publiq, l’incertitude de la condition de nos Eglizes jusques à ce qu’on vist l’yssüe de ceste assemblée, et en icelle de la demande des places ; la condition de M. du Plessis mesme abbaye à toute heure de calomnies auprès du Roy, lequel dès lors on disoit s’acheminer vers ces quartiers, pour de plus fortifier la négociation de M. de Rosny en l’assemblée et affoi]3lir le courage des députez des Eglizes. Mais à tout cela s’opposoit un désir incroyable de monstrer sa vertu , et d’en apprendre l’exercice, et le congé près du Roy luy estoit un commandement irrévocable ; et nous qui estions chagrins pour luy quand nous le voyions se chagriner en oisiveté, l’y voyant résolu donnions nostre desplaisir au sien pour ne contrister son voyage. Tellement qu’ayant donné un tour en Poictou pour dire à Dieu à son frère et sœur de la Tabarière, il nous laissa recevant nostre bénédiction et prenant son chemin par le Maine et la Normandie avec son frère de Fontenay qui l’accompagna jusques en sa maison, où il fut arresté d’une fiebvre tierce aspre qui luy rompit son dessein de le conduire jusques à Dieppe où il s’alla embarquer. Il vit aussy son frère et sa sœur de la Verrie, lequel l’accompagna quelques journées.

Le Roy ayant accordé à ceux de la Religion une assemblée générale pour le mois de Juillet, les provinciales se tenoient en Avril et May, préparatoires à la générale ; et estoit besoin que les bons conseilz s’y prissent de bonne heure qu’il eust esté trop tard de proposer en la générale ; M. du Plessis donq