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tains, estant de sa prudence, puis qu’en la substance de la foy il n’y avoit point de différend, de les supporter ès choses qui ne regardent que la police. Y ouvroit aussy un expédient, cas que nos Eglizes françaises y fussent conviées d’envoyer à ce synode d’Allemaigne, par lequel, avec le gré du Roy, elles le pouvoient faire, scavoir en l’en requérant très humblement, luy faisant apparoir des lettres des universités d’Allemaigne par lesquelles elles y fussent exhortées.

Monsieur du Plessis avoit achevé en l’an 1604 la version latine de son œuvre de l’Eucharistie, laquelle, en Mars 1605, il envoya à Francfort au sieur Claude de Marne, imprimeur, par l’entremise de M. de Bongars, agent pour le Roy en Allemaigne, lequel la dépescha pour la foire suivante de Septembre, et, la sçachant fort désirée des estrangers, en fit deux éditions à la fois, l’une in-folio, l’autre in-octavo. Et environ ce mesme temps vinrent en lumière ses Méditations, par luy reveües et augmentées de quelque nombre, qui furent imprimées à Saumur et bien recueillies de tous gens de bien, mesme de contraire religion.

Sur la fin de Mars aussi 1605, nostre filz nous vint retrouver pour se préparer à son voyage des Pays bas, lequel il commencea vers la fin de May. Plusieurs raisons le luy faisoient entreprendre avec quelque regret, le congé qu’il remarquoit luy avoir esté donné si gayement, le desplaisir que nous en recevions qui pensions au contraire à le marier, et estions en propos de la fille aisnée de la maison de Jarnac ; moy surtout tousjours travaillée de mala-