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Mesme à l’imitation de la réunion des Eglizes faiete en Pouloigne, mit en avant en Allemagne, par l’entremise de quelques grands personnages, les moïens de réconcilier les différends des Eglizes réformées ; ce qui fut trouvé bon de quelques princes de l’une et de l’autre confession[1], jusques à parler de la tenüe d’un commun concile d’icelles ; mais pour la longueur des délibérations d’Allemaigne, la chose n’auroit encor peu venir sy avant, bien que non hors d’espoir ; et est à noter que comme ceux qui font les affaires du Roy en Allemaigne eussent entr’ouy quelque chose de ceste union négotiée par luy, ilz en donnèrent advis à S. M., estimans que ce fust une union politique des Eglizes françaises avec celles d’Allemaigne, dont S. M. entra en grand colère contre luy, jusques à parler de lui oster tous ses estatz ; mais les dépesches qui vinrent depuis l’esclarcirent qu’elle ne regardoit que la doctrine, ce que M. de Villeroy luy reconnust lorsqu’il eut l’honneur de voir S. M. à Chastellerault en ce mesme an 1605 en Octobre. Les mémoires qu’il envoya en Allemaigne passoient jusques là que les princes soubz l’aucthorité desquelz se tiendroit le synode national en Allemaigne envoyassent vers le Roy d’Angleterre, luy fissent entendre le succès d’iceluy et le priassent de s’employer vers les princes ses alliez pour les rendre capables de ceste saincte union de doctrine ; mesme prissent occasion de lui remonstrer l’avantage que les adversaires prenoient de la rigueur qu’il tenoit à ceux qu’en son royaume on appelle Puri-

  1. Calviniste et luthérienne.