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mais de fermer les vieilles, les priant réciproquement de tenir la main vers le docteur Piscator et les siens, à ce qu’ilz ne vinssent point aux escritz publiqs ; et de faict en escrivit à tous les synodes provinciaux qui furent réunis en cest an 1605 en France, leur remonstrant de quelle conséquence estoit cest affaire, et combien il estoit plus loisible de suivre l’exemple des Eglizes réformées de Pouloigne[1], lesquelles, en différends plus importans, s’estoient réunies en pleine concorde. Et de la plupart des ditz synodes provinciaux fut remercié, et chargés les députez, qui de leur part se trouveroient au premier synode national, de traicter des moyens de pacifier cest affaire, mesme en adoucissant la sentence trop rigoureuse du synode de Gap.

De mesme soin fit aux ditz synodes provinciaux entendre combien il estoit dangereux d’approfondir au synode national les questions que le synode de Gap y avoit remuées, s’il y a reste d’Eglize et de vocation en la Romaine, en quelle part qu’on conclust, et les inconvéniens, en danger mesme d’une division, qui de part et d’autre en arriveroient ; sur tout parceque les décretz des synodes qui simplement affirment ou nient, approuvent ou condamnent sans s’estendre aux justices et raisons de leur décision, laissent beaucoup à deviner aux hommes ; et de ce fit un petit escrit en latin qu’il leur envoya partout ; mesme en conféra avec des plus apparens, et en la plus part des ditz synodes provinciaux fut trouvé bon de se tenir aux termes où on estoit, sans rien innover.

  1. De Pologne.