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roit pas sans divers murmures, représentans quelques uns de quelle importance il leur estoit d’avoir ou n’avoir point des personnes éminentes, quand on en scavoit prendre ces avantages aussytost qu’elles estoient ou dépéries d’auctorité ou esteintes.

Monsieur du Plessis donq, désireux comme tousjours, et de prévenir le trouble, et d’empescher que la condition de l’Eglize réformée n’empirast, en communique avec M. de St Germain Monroy, l’un de nos députez, qui le vint exprès voir à Bommoy sur la fin de l’an 1604, et luy en bailla des mémoires. Non content de cela en envoya par toutes les provinces, sur lesquelz icelles, en diverses paroles mais tendantes à mesme sens, fissent leur responce sur le mémoire envoyé de par S. M., remonstrant à bon escient leurs griefz, et la suppliant de ne leur imposer ceste rigueur, indigne de sa bonté et des fidèles services qu’Elle avoit receus d’eux ; et d’autant plus que les feus Rois ne les avoient jamais assujettis à telles choses qui touteffois n’avoient tant de connoissance de leurs actions. Toutes lesquelles pièces se voient en ses recueilz, et feurent les ditz mémoires par tout unanimement suiviz.

Mais particulièrement luy vint en main une bonne occasion sur ce que S. M. despecha vers luy le sr Hespérien, conseiller de Béarn, instruict particulièrement par M. de Sillery, aujourd’huy garde[1] des sceaux, et ce sur trois poinctz. Le premier estoit une plainte de S. M. de la trop grande accointance que M. du Plessis avoit eue avec feu M. de la Trémouille,

  1. Et chancelier.