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tions qui luy estoient présentées à gauche et à droicte, les vives réparties qu’il y faisoit, les rigueurs qui luy estoient tenues, desquelles il n’attendoit la fin que par le feu ou par l’eau ; et n’est à croire avec quelle liberté et avec quelz termes il avoit prononcé tout ce qu’il s’ensuit du Pape, de la court, et de la doctrine romaine, ses lettres seules estans suffisantes pour le perdre. Depuis néantmoins, parce qu’il n’estoit prisonnier que du Roy, il fut délivré, après que l’on eut veu l’innocence de M. de Monbarot, gouverneur de Rennes, prisonnier à la Bastille, duquel on le vouloit faire complice, sur l’instance que les députez de la Religion eurent charge en l’assemblée de Chastellerault de faire vers S. M. pour luy, et que dès lors, ilz firent à M. de Rosny qui s’y trouva de la part du Roy, le tout principalement par le soin de M. du Plessis qui avoit recommandé cest affaire aux députez de diverses provinces. Retournant aussy de Rome, il vint droict de Lyon à Saumur pour le voir et l’en remercyer, d’où il prit son chemin pour s’aller présenter devant S. M. en Février 1606. Et quant à M. de Laval, il fut tué en Hongrie, en une retraicte près de Vienne, d’un coup dans le petit ventre en Décembre 1605, laissant pour héritier principal M. de la Trémouille, et, pour ce qui est de la maison de Rieux, M. d’Elbœuf, non sans quelques autres prétentions que le temps desmellera.

En Décembre 1604, décéda M. de Fontenay, beau père de nostre fille Elisabeth, d’une longue maladie ; Dieu luy fit la grâce de tesmoigner jusques à la fin sa foy, et à son filz de l’assister et recevoir sa