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ne dissimula pas en une lettre à un amy en ces motz, qu’il espéroit bien de sa conversion, parce que les Majestez divines et humaines y coopéroient. Les escrits réciproques là dessus sont en publiq, et particulièrement M. du Plessis, que le père avoit aymé uniquement, estima de son devoir de lui en escrire vivement ; mais à la suggestion de M. d’Andelot, son oncle, instrument en partie de sa révolte, il monstra la lettre au Roy qu’aucuns taschèrent de piquer contre M. du Plessis sur ce subject. Nostre filz, qui lors estoit à Paris, luy dit franchement qu’il seroit plus blasmé de son peu de fidélité de l’avoir monstrée à S. M., qui touteffois en une telle cause nous estoit indifférente, que M. du Plessis de sa franchise ; et il luy nya fort, comme aussi le sieur de la Fin , l’un des siens, qu’il avoit laissé prisonnier en la tour de Nonnes à Rome, à la requeste de monsieur de Béthune, ambassadeur pour le Roy, et à l’instigation sans doute de la dame de Fervaques qui n’avoit trouvé bon qu’il fist le voyage avec son filz, eust trouvé moyen de dépescher à M. du Plessis un valet de la prison, allemand, jusques à Saumur, pour le prier de prendre soin de luy. M. du Plessis l’adressa à nostre filz à Paris, avec les lettres qu’il portoit pour luy, nostre dit filz, et M. de Laval, afin que sur les lieux, par les plus discrettes voyes qu’il adviseroit avec noz amis, il procurast sa délivrance ; mais pour l’heure il n’y eut que refus et rudesses, et M. de Laval qui promettoit tousjours beaucoup, ne l’assista ny de faict, ny de paroUe. Ces lettres contiennent avec toute liberté le discours de sa prison, les disputes qu’il avoit avec divers docteurs, les tenta-