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à tout esprit de parti ou même de secte ; point de récriminations, de colère ni même de plainte contre les autteurs des massacres ; c'est uniquement le tableau des dangers personnels que coururent, chacun de son côté, d'abord M. de Mornay, puis Mme de Feuquères, et la narration détaillée de leurs aventures en s'enfuyant ou en se cachant pour échapper aux meurtriers. Il semble qu'ils ne furent, ni l'un ni l'autre, pas très-surpris de telles scènes, et que la persécution et le meurtre des protestants étaient à leurs yeux des maux presque naturels et inévitables. Dans les périlleux incidents qu'ils traversèrent alors, ce fut, comme de raison, presque toujours des catholiques qui leur vinrent en aide et leur fournrient les moyens de se sauver. Mme de Mornay ne s'en étonne pas, et s'en montre reconnaissante comme d'un service signalé mais simple, et qu'en pareille circonstance elle eût aussi rendu à des catholiques. cette absence de toute exagération, de tout appel à de ssentiments haineux, cette tranquillité, cette équité d'esprit au milieu de si hideux spectacles et de si pressants périls, donnent au récit de Mme de Mornay un caractère de simplicité et de vérité qui en fait l'un des plus authenti-