Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 2.pdf/129

Cette page n’a pas encore été corrigée

ment, ne luy conseilloit il aucunement d’y entendre, et luy en remonstroit les inconveniens et selon Dieu et selon les hommes. M. du Plessis donq luy promit d’y penser à bon escient (ne luy celant point les difficultés de persuader ceste condition à la mère), et de luy en mander des nouvelles dans un moys. Mais tost après que monsr de Rohan fut arrivé en court, M. de Laval revint d’Italie, branlant en la religion, lequel le Roy estoit prié par le Pape d’y pousser vivement ; pendant qu’il estoit en ce branle, douta S. M. que l’alliance de M. de Rosny fist obstacle à ce changement, parceque M. de Rosny, qui vouloit regagner crédit entre ceux de la religion, déclaroit qu’il n’auroit point sa fille s’il changeoit. S. M. donq s’adviza de recommander à M. de Rosny le mariage de sa fille avec M. de Rohan, lequel aussy, par ceste alliance, il astreignoit tant plus à son service, qui fut cause que M. de Rohan donna advis à M. du Plessis de ce pourparler, afin qu’il ne s’engageast point plus avant en l’autre, et tost après fut conclu le mariage de M. de Rohan avec la fille de M. de Rosny, nostre petite niepce, et nous fit cest honneur M. de Rohan de nous en envoyer les accordz, et ce faisant fut aussy le dit seigneur pourveu de la charge de colonnel général des Suisses.

Quant à M. de Laval, après plusieurs tergiversations, il quitta la Religion, faisant voir à l’œil à un chacun par ses procédures que la desbauche de sa vie, qu’il n’eust pu continuer telle parmy nous, le menoit là. En Italie aussy, il s’estoit adonné aux devins et sorteléges. Et d’ailleurs le Roy n’y oublioit point ses inductions, ce que le Père Cotton, jésuite,