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dant lesquelz divers subjects importans le nous avoient faict retenir près de nous.

En Juillet 1604, lorsque monsieur de Rosny passa à Saumur, à la prière de M. le duc de Rohan et de madame sa mère, qui l’en avoient requis par gentilhomme envoyé exprès, M. du Plessis luy avoit faict ouverture du mariage du dit sieur duc de Rohan avec sa fille, ma petite niepce, lequel l’avoit rejette assés brusquement ; moy mesme en estoy entrée plus avant en propos avec madame de Rosny ma niepce qui m’avoit faict connoistre qu’elle s’attendoit à M. le conte de Laval[1], pour lequel madame de Fervaques sa mère la recherchoit, lequel estoit sur son retour d’Italie, et dans peu de jours, avoit à voir s’il seroit en mesme volonté que la ditte Dame sa mère ; M. du Plessis donq, ayant trouvé le sr de Rosny sy froid, ne luy voulut point faire sentir qu’il en eust charge, et manda simplement à monsr et dame de Rohan qu’il pensoit ailleurs. En Octobre ensuyvant, messieurs de Rohan et Soubize frères, s’en allant à la court, nous firent cest honneur de nous venir voir à Bommoy, et là déclare monsr de Rohan à monsr du Plessis l’affection qu’il avoit vers la fille du feu comte de Chemillay, l’une des plus riches héritières du royaume, le priant de sonder par quelque amy s’il y seroit receu ; surtout à ceste condition que la fille encores jeune fust mise es mains de madame sa mère pour la nourrir en la vraye religion, car autre-

    Le Prince Maurice se dédommagea de cette perte en s’emparant de l’Écluse.

  1. Gui XX de Laval, né en 1583.