avec sa partie ; et croioient aucuns que ce n’estoit sans mystère pour nous laisser au pied ceste espine ; et quant à sa partie, quelque temps après, à la prière de M. le duc d’Aiguillon, le Roy luy donna la vie, avec pénitence de servir deux[1] ans en Hongrie, ce que touteffois il ne fit point.
Voyant donq nostre filz que ceste levée des trois régimens s’en alloit à néant, il se résolut, estant encor en garde, de faire demander sa liberté et son congé tout ensemble, au moins pour aller, personne privée, aux Païs-Bas, apprendre à servir S. M., puisque pour encor il n’y pouvoit estre employé pour son service ; monsieur le marquis de Galerande, plein de bonne volonté, requit de sa part monsr de Rosny d’en parler au Roy, lequel tost après luy fit responce que l’un et l’autre lui estoit accordé, et luy fit assés connoistre le dit sieur marquis qu’on luy avoit octroyé ce congé fort gayement. Donq il se présenta au Roy pour recevoir ses commandemens, lequel, après plusieurs bonnes paroles, le congédia pour venir nous dire à Dieu. La vérité est que nous nous rendions plus faciles à ce voyage, parce que nous voyons que l’oysiveté le chagrinoit , qu’il mouroit sur les piedz quand l’occasion de monstrer sa vertu luy eschapoit, pour quelque bonne raison que d’ailleurs il fust retenu ; et en avons eu beaucoup de peur, pour les sièges d’Ostende[2] et de l’Ecluse, pen-