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leur faire resentir l’exil de M. Renaud[1], ministre de la parole de Dieu, et la conséquence d’iceluy ; icelles lettres venues bien tard[2] à la connoissance de S. M. qui jà avoit receu le dit sieur Renaut en sa bonne grâce et renvoyé libre en son Eglize ; ce que M. du Plessis avoit tousjours préveu et désapprouvé telles lettres qui seroient jugées procéder du propre intérest plus tost que de l’autruy ; et requéroit le dit sieur de Rosny de M. du Plessis qu’il en escrivist son advis à M. de Bouillon, et le subject qu’avoit le Roy de s’en offenser, ce qu’il fit fort franchement par les siennes du 5e Septembre, luy faisant connoistre que telles lettres ne luy nuisoient pas moins envers nos Eglizes qui jugeoient ce subject trop affecté pour les intéresser.

Le mariage du Duc Jehan des Deux-Ponts avec madamoyselle Catherine de Rohan avoit esté longuement trainé, à nostre grand desplaisir parce que de part et d’autre, nous y estions employez. Advint pendant ces délaiz la mort du duc père, capable de le rompre sy Dieu n’y eust pourveu. Il vint donq à propos d’une part que M. Durant, conseiller du dit duc père, ayant sceu par messager exprès à Paris, s’advisa prudemment d’en donner advis à madame de Rohan, d’autre part que nostre filz se trouvoit alors au Parc, maison de la ditte Dame, où estoit le jeune duc poursuivant ses amours, lequel

  1. Exilé à propos de l’affaire des lettres de l’électeur palatin dont il a été question plus haut, et dont il avait porté la réponse.
  2. L’édition de M. Auguis porte « bien tost, ce qui est contraire au sens du texte.