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Roy. La ditte lettre et la responce sont en ses papiers qu’il seroit trop long d’insérer, et espéroit qu’elle auroit satisfaict de ceste part. C’estoit au mois de mars 1604.

Ce fust aussy environ ce mesme temps qu’il fut mis en avant en court d’y appeller M. du Plessis, dont il ne fut pas sans pêne. Le prétexte estoit sur la maison de Navarre que le Roy vouloit régler, après le décez de madame sa sœur, avenu[1] le 13e Février 1604, et ce avec luy qui en avoit la surintendance ; mais la vraye cause sur ce que le Roy croioit que le Roy d’Angleterre estoit sur le poinct de faire la paix avec le Roy d’Hespagne, et avoit advis de son ambassadeur qu’il n’y avoit moyen de la rompre que par l’envoy de quelque personne de qualité de la Religion, mesme de luy nomméement, qu’il scavoit tenir en grande estime. S. M. donq, lors à St. Germain, se résolut de l’envoyer quérir dès qu’elle seroit à Fontainebleau ; et sur ce que quelqu’un dit que difficilement y viendroit, il respondit qu’il devoit prendre ceste occasion pour estre auprès de luy aussy bien que jamais. M. du Plessis, veu les choses passées, ne voioit aucune raison d’y aller, considérant que son livre estoit prest à sortir, qui luy pourroit susciter nouvelles haines ; l’avantage qu’orres qu’il y eust esté quelque espace bien receu, il ne faudroit qu’une dépesche de Rome pour le rejetter en mesmes inconvéniens ; n’ignoroit pas cependant d’autre part les inconvéniens que sur

  1. L’édition de M. Auguis au contraire des deux manuscrits porte « le 23e Février. »