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vraye cause qui les avoit meuz, scavoir la poursuite qui s’estoit faicte contre le sieur Ferrier et autres, et non une gayeté de cœur d’offenser S. M. à laquelle nul n’auroit jamais pensé, et moins la suggestion d’aucun que S. M. eust souspeçonné ; et parceque noz députez avoient eu commandement de monstrer au Roy les responces que les provinces leur feroient sur les lettres sus mentionnées, monsieur du Plessis, prévoyant que par les brigues et intimidations qui se faisoient, il pourroit avenir que tant de synodes provinciaux respondroient diversement, selon que les uns seroient plus foibles et moins rézolus que les autres, dont on pourroit prendre avantage pour diviser les Eglizes, faisant mesme profit des uns contre les autres, estima qu’il estoit nécessaire de leur envoyer partout un mémoyre de ce qu’ilz dévoient escrire aux députez, afin que tous se conformassent à un sens, bien qu’en diverses paroles. Pour lequel, il pria messieurs de Clarville et Rivet, pasteurs de Loudun et de Thouars, de le venir voir à Saumur ; et après en avoir conféré avec eux, en fit ung petit concert qu’il fit tenir par toutes les provinces, et auquel la plus part des synodes conformèrent leurs lettres, tellement qu’au lieu qu’on en avoit attendu du différend, on vit une pleine concorde. Le sommaire estoit que cest article de l’antechrist n’estant point nouveau, ny particulier aux Eglizes de France, mais, dès le commencement de la réformation, commun à toutes Eglizes réformées de la chrestienté, et non inséré par esprit de nouveauté en leur confession, moins pour desplaire à S. M., mais de pure nécessité pour les raisons cy dessus, S. M. es-