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des places expireroit, S. M. ne trouvast estrange que, contre ces justes déffiances, il fust supplié de leur continuer ces remèdes. Et estoit l’intention de M. du Plessis que trois ou quattre personnes graves fussent députées du synode vers S. M. pour lui faire ceste remonstrance, outre et par dessus les députez généraux qui avoient à résider près de luy, afin qu’en leur voix il reconnust celle de toutes les Eglizes. Mais outre ce qu’ilz se contentèrent de les bailler simplement par instruction aux ditz députés, sans les accompagner d’aucuns de la compagnie, se passa au dit synode quelques choses inopinées qui irritèrent le Roy et en firent perdre le fruict : ce fut que M. de Bouillon leur ayant escrit et envoyé des lettres de monsieur l’Électeur palatin, qui les requéroit de l’esclarcir de l’opinion qu’ilz avoient du dit sieur, duquel comme son proche allié, il désiroit porter l’innocence, ilz lui auroient faict responce grandement à l’avantage du dit sr de Bouillon, ce que S. M. reprocha aux députez n’avoir peu estre sans crime, d’avoir receu, ouvert et respondu lettres d’un Prince étranger, et fut excusé sur leur simplicité et inexpérience en telz affaires  ; lesdits députez la supplians leur vouloir pardonner, et dont néantmoins, il demeura à S. M. une mauvaise volonté qui se répandit peu après sur M. Renaud, ministre de l’Eglize de Bordeaux, député pour porter la responce des dittes lettres.

En ce synode aussy fut ordonné qu’il seroit inséré un article en la confession des Eglizes de ce royaume, par lequel le Pape seroit déclaré antechrist, doctrine non nouvelle ès Eglizes réformées ; mais l’occasion