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attendant qu’il eust l’imposition des mains, à la requeste de monsieur du Plessis, l’Eglize de la Rochelle nous secourut pour quelque temps de monsieur Merlin le jeune, lequel, faisant un tour à Vitray pour voir son père, premier que s’en retourner à sa charge, luy vint à propos pour le consoler à la mort. Ceste perte nous fust griefve pour l’amityé qu’il portoit à toute nostre famille.

En nostre séjour de Poictou, nous avoit esté entamé propos du mariage de nostre dernière fille avec le Baron de la Lande, fils de monsieur de la Tabarière, gouverneur de Fontenay ; le party estoit beau, et pour la maison, et pour le mérite du père, et pour les biens ; néantmoins nous reculions pour n’estre encor quittes du précédent, et pour le désir d’achepter, auparavant que de marier nostre fille, une terre pour nostre filz. Depuis nostre retour néantmoins nous en fusmes tellement pressés par l’entremise de monsieur de la Mouée, beau-frère du dit sr de la Tabarière, que nous tombasmes d’accord, et les fiançailles s’en firent au chasteau de Saumur le 12e du mois de Juin 1603 où se trouva M. de la Tabarière assisté de ses principaux parens et amys de Poictou. Les nostres étoient trop loin pour s’y rencontrer ; et l’hyver suyvant fut le mariage célébré, le 29e du mois d’Octobre, au mesme lieu, et nostre fille conduitte en son mesnage par nostre filz le 23e de Février 1604 ; monsieur du Plessis et ma fille de St Germain estoient prest à y aller, ne l’ayant peu pour une subite et grande défluxion qui me survint. Ce voyage, comme tous ses pas estoient contés, eust peut estre donné lieu à quelque nouvelle