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donner davantage. Les pièces de toute ceste négotiation sont en noz affaires. Cependant il s’estoit faict quelques collectes en noz Eglizes pour la subvention de Genève, dont le Roy averti s’en formalisa grandement, et fit commandement à ses gouverneurs et officiers d’en informer, ce qui fut, selon leur humeur, [pratiqué[1]] plus ou moins rigoureusement. Particulièrement au synode d’Anjou, tenu à Baugey pour accélérer ceste subvention, auroit esté proposé par aucuns ministres de se servir des deniers que le Roy leur bailloit, sauf à les remplacer des dittes collectes, ce qui fut rejette ; M. de Macefer, nostre pasteur, y demanda congé d’aller un tour à Paris, soubz ombre d’un procès de peu d’importance, en recommandation duquel il demanda des lettres à M. du Plessis qu’il luy bailla ; mais trois jours après qu’il fut arrivé, visitant les Tuilleries, passant sur une planche, elle luy fondit soubz les piedz, dont il se rompit le col, ce qui fut encor une nouvelle affliction à ceste Eglize et à nous à cause d’elle ; encore que c’estoit un homme d’un esprit fort inégal, las de son ministère, qui avoit monstre diverses passions au synode, et qui en ce voyage estoit creu avoir eu un autre dessein, mesme de trouver accez de parler au Roy, lequel luy avoit esté moienné. Cest accident fut cause que monsr Bouchereau, que nostre Eglize faisoit estudier à Leyden, en Hollande, fut appelle, personnage en ceste jeunesse doué de rares dons de Dieu et esquelz par sa grâce il croist tousjours ; et

  1. Ce mot manque dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale et dans l’édition de M. Auguis.