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receu[1], et remercyé ; et parce qu’ilz attendoient tout leur support du Roy le requirent de l’aller trouver avec depesche de leur part pour obtenir secours de S. M. en ce besoin ; ce dont monsieur du Plessis avoit esté d’advis de ne refuser, nonobstant nostre desfaveur, s’il en estoit requis. Nostre filz donq vint trouver S. M. en poste, laquelle le receut avec beaucoup de bonnes paroles, après nomméement qu’il eut paré contre la calomnie, que jà on avoit jette en son oreille, qu’il estoit allé soubz ce prétexte à la rencontre de monsieur de Bouillon qui se retiroit du royaume, luy promit et accorda le commandement de l’infanterie qui se lèveroit en France pour Genève, et luy commanda de s’y préparer, adjoustant néantmoins qu’il vouloit scavoir que deviendroit le traicté de paix que les Suisses entrepre noient entre le duc de Savoie et ceux de Genève, premier que passer outre. Cela fut cause qu’il nous vint retrouver pour disposer noz amys, et y avoit, par la grâce de Dieu, trouvé sy bonheur qu’il eust enmené, sy cela eust continué, les plus belles trouppes qui de long temps fussent sorties de France, pour le nombre de noblesse qui s’y obligeoit, et le choix qu’on pouvoit faire en la paix des meilleurs capitaines qui restoient inutiles. Mais la paix finalement s’en ensuivit, outre ce qu’il parut que quelques uns eussent tasché de nous y traverser, alléguans que desjà monsr du Plessis avoit trop de créance entre ceux de la Religion pour ne luy en

  1. Ce fut en janvier 1603 qu’il arriva à Genève. (Note du manuscrit de la Sorbonne.)