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œuvres par luy entrepris depuis son retour, achevez dès le mois d’Aoust de ce même an [1599][1], nonobstant que le sr d’Evreux auquel et à ses semblables il couppe broche par ses escriptz, n’avoit encor rien faict voir soit pour l’assaillir, soit pour s’en défendre.

Le 20e d’Aoust 1 600, ma fille de la Verrie accoucha, en sa maison de la Verrie, d’une fille dont aussy tost mon filz de la Verrie m’en donna avis, et nous pria de trouver bon que madame de Fontenay et monsieur de St Germain la présentassent au St baptesme, laquelle ils nommèrent Elisabeth.

N’est à obmettre que, vers la fin de Juillet, nous eusmes la nouvelle de la victoire[2] de monsieur le Prince Maurice en Flandres sur l’Archiduc ; non sans regret de nostre filz qui se voioit, à l’occasion de ceste desfaveur, reculé des armes de France ; et à la vérité, rien ne nous travailloit plus l’esprit que de voir qu’il se rongeoit le sien à faute de cest exercice. Cela fut cause que nous tentasmes toutes voies de luy donner ce contentement, n’estant touteffois ny de la bienséance, ny de son courage de servir auprès du Roy pendant ceste brouée. Monsieur du Plessis donq escrivit à monsieur de Bèze, offrant, sy messieurs de Genève[3] faisoient la guerre au Duc de Savoye de leur

  1. Cette date est ajoutée dans le manuscrit de la Sorbonne, et se trouve également dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale et dans l’édition de M. Auguis ; mais c’est une erreur, comme le prouve le contexte, puisque la conférence avait eu lieu le 4 mai 1600.
  2. La bataille de Niewport, gagnée par le Prince Maurice sur l’archiduc Albert le 1er juillet 1600.
  3. La petite république de Genève était sous la protection du roi, qui l’avait toujours défendue contre le duc de Savoie.